orfroi

orfroi [ ɔrfrwa ] n. m.

• orfreis 1150; du lat. aurum phrygium « or phrygien »

♦ Didact. Parement, broderie d'or (et par ext. d'argent) des vêtements liturgiques. Orfrois d'une chasuble.

● orfroi nom masculin (latin aurum phrygium, or phrygien, étoffe ainsi nommée parce qu'elle venait de Phrygie) Large bande richement brodée d'or ou d'argent, destinée à l'ornement des chapes, chasubles et dalmatiques.

⇒ORFROI, subst. masc.

HIST. DU VÊTEMENT

A. —Étoffe tissée d'or employée dans la confection de certains vêtements, chapes, chasubles ou ornements liturgiques. Sa longue barbe [d'Hérode] flottait comme un nuage blanc sur les étoiles en pierreries qui constellaient la robe d'orfroi plaquée sur sa poitrine (HUYSMANS, À rebours, 1884, p.71):

• 1. Devant ta tante madame la prieure,

Que tu sentisses quelque effroi

Lorsque parlait d'excommunication majeure

Le vieux évêque en robe d'orfroi.

MORÉAS, Pèlerin pass., 1891, p.10.

B. —Broderie en bordure, exécutée en fils ou en lamelles d'or, d'argent ou de soie, appliquée au Moyen Âge sur des vêtements de seigneurs ou de riches et, encore aujourd'hui sur des chapes, chasubles ou ornements liturgiques. Tantôt les orfrois [de la chasuble sacerdotale] étaient brodés sur le fond même, tantôt elle rapportait les bandes, soie ou satin, sur du brocard d'or ou du velours (ZOLA, Rêve, 1888, p.43):

• 2. Les nobles dames, les jeunes filles (...) s'occupent des habits destinés aux maîtres et qui, luxueux, richement ornés, demandent une main experte et délicate: (...) elles taillent, elles cousent, elles ornent; elles posent des galons, des orfrois; elles brodent des étoffes précieuses...

FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.139.

Prononc. et Orth.:[] et [-a]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1160 orfrois (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, C.f.m.a., 1474); ca 1200 orfroi (Aiol, 9826 ds T.-L.). De l'expr. lat. aurum phrygium att. seulement en lat. médiév. sous diverses transcr. (X^e s. aurifrigium ds DU CANGE), comp. de aurum, -i «or» et phrygius, -a, -um «phrygien, de Phrygie» en raison de la renommée des ouvrages phrygiens (cf. phrygio, -onis «brodeur en or» et phrygiae vestes «étoffes brochées d'or» ds GAFF., v. aussi frise¹). Les formes en -s- remonteraient à une forme de type aurum phryx où phryx serait la transcr. du gr. adj. «de Phrygie, phrygien» (FEW t.8, p.402 et 403a). Fréq. abs. littér.:18.

orfroi [ɔʀfʀwa] n. m.

ÉTYM. Fin XII^e; orfreis, 1150; du lat. médiéval aurifrigium, aurifrixium, altér. de aurum phrygium, proprt « or phrygien », les Phrygiens étant célèbres pour leurs étoffes brodées d'or.

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♦ Didactique.

1 Archéol. Bande de broderie d'or employée comme bordure ou comme galon. — Par ext. Tissu d'or.

1 Moines, abbés, barons, serfs et vilains;

Mitres d'orfroi, casques d'argent, vestes de lin (…)

Verhaeren, les Villes tentaculaires, « Âme de la ville ».

2 Liturgie. Parement, broderie, frange d'or (et, par ext., d'argent) des vêtements liturgiques. || Orfrois d'une chape, d'une chasuble.

2 Pour les chasubles très riches, elle nuançait des tableaux (…) Tantôt les orfrois étaient brodés sur le fond même, tantôt elle rapportait des bandes soie ou satin, sur du brocart d'or ou du velours.

Zola, le Rêve, III.

Encyclopédie Universelle. 2012.